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Vous vous souvenez de Cory Kennedy ?

Le nom m’est revenu comme un boomerang lancé il y a une douzaine d’années.



Tout d’abord, si vous n’avez pas connu Myspace, il y a peu de chance que cet article fasse sens pour vous. A l’inverse, si vous avez, durant vos jeunes années (entre 2007 et 2009 au hasard), eu l’occasion de consulter les tréfonds de ce réseau social (à une époque où Instagram, Snapchat et Tictac n’existaient pas), il est fort possible que le nom de Cory Kennedy vous dise quelque chose. Omniprésente sur Myspace à travers des portraits tirés par le photographe Mark Hunter connu sous le nom de The Cobrasnake, Cory Kennedy était la “it-girl” par excellence (je ne sais pas si je dois me détester d’avoir utilisé ce terme). Style mi-destroy mi-peaufiné et grands yeux hagards cerclés de rimmel estompé par la fête, elle faisait partie d’une chouette troupe de fêtards à thème 2000s (composée entre autre de Paris Hilton, Lindsay Lohan ou encore les soeurs Olsen) et inspirait tout une jeune génération marinée à la sauce Skins, Fluo Kids et soirées débauche.




Et aujourd’hui ? Alors que son existence me revient en mémoire grâce à une fulgurance d’esprit inexplicable, je m’empresse de taper son nom sur Google. Les premiers résultats font référence à non pas une, mais un Cory Kennedy. Un skateur américain, semble-t-il, qui porte le même nom. “J’ai du faire une faute d’orthographe”, me dis-je immédiatement. Car à moins qu’elle ait changé de vie et qu’elle soit devenue ce skateur, il ne s’agit que d’un simple homonyme, et elle devrait figurer en tête de liste. Sauf que de l’eau a coulé sous les ponts et qu’à ma grande surprise (je l’avais oubliée pendant 12 ans mais soit), Cory Kennedy n’est plus la personnalité publique d’autrefois. Sur Google, elle est simplement qualifiée de “Célébrité sur Internet”, comme l’aurait décrite un parent qui ne sait pas utiliser Skype ou demande comment imprimer une vidéo. Je la retrouve sur Instagram : profil public et plus de 40 000 abonnés. Bon, pas totalement disparue de la circulation, mais loin des 190 millions de followers de Kylie Jenner par exemple, qui, je le rappelle, n’avait qu’une dizaine d’années à l’époque où Cory Kennedy explosait sur Internet. C’est drôle, la vie. Peut-être que si Instagram avait existé il y a 12 ans, Cory Kennedy aurait été la Kylie Jenner d’aujourd’hui.




Finalement, cette réminiscence m’aura permis de repenser à Myspace, à son interface indigeste et au créateur que tout le monde avait en ami, Tom. Le repère idéal pour découvrir des groupes musicaux un peu underground (deuxième fois que j’utilise un terme limite), placarder son profil de clichés vintage de Birkin et Gainsbourg et aduler les coiffures à franges compressées dans un headband que l’on tentera de reproduire sur soi sans tarder. Un autre monde, un pré-Instagram, le premier vrai réseau social, en somme. Aujourd’hui, MySpace est tombé dans l’oubli, et semblerait-il, Cory Kennedy aussi.

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