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Sam Rockwell, l'acteur que tout le monde aime mais dont personne ne retient le nom




De "The Green Mile" à "Three Billboards Outside Ebbing, Missouri" en passant par "Seven Psychopaths", Sam Rockwell semble incapable de livrer une mauvaise performance. Zoom sur cet acteur dont tout le monde connaît le visage, mais dont finalement peu connaissent la carrière.


Malgré un talent indéniable et une filmographie longue comme le bras, Sam Rockwell n'a pas la même popularité auprès du grand public qu'un Brad Pitt, qu'un Will Smith ou qu'un Matthew McConaughey, dont le simple nom évoque immédiatement le visage de la personne. Non, Sam Rockwell, majoritairement cantonné aux seconds rôles, est plutôt le genre d'acteur au visage étrangement familier - parce que vous l'avez forcément vu quelque part - mais dont le nom ou la carrière reste un mystère. Très au fait de sa notoriété alambiquée, il en plaisante lui-même lors de son monologue sur le plateau de "Saturday Night Live" (SNL) en 2018. "Mon nom est Sam Rockwell", lance-t-il avant d'ajouter "La plupart d'entre vous me connaissent probablement comme ce type, de ce film... Vous savez de qui je parle. Pas le gars principal, mais l'autre gars... Et quand vous le voyez, vous vous dites : 'Oh, ce type. J'aime bien ce type ! Il est plutôt bon'. Eh bien, je vous remercie. C'est moi." Mais alors, pourquoi inspire-t-il cette familiarité anonyme ? Probablement pour sa capacité à se fondre complètement dans le personnage, tel un caméléon. Rodé à la métamorphose, il touche à tout et s'est construit au fil des années une filmographie aussi hétéroclite que fascinante.



Actif dans l'industrie du cinéma depuis plus de 30 ans, il s'illustre dans des films de tous registres, venant aussi bien côtoyer le drame fantastique ("La ligne verte") que la comédie romantique douteuse ("Mr Right"), sans oublier le blockbuster "(Iron Man 2"). Mais son cheval de bataille à lui, c'est le cinéma indépendant. En 2018, alors qu'il gagne le Golden Globe du meilleur acteur dans un second rôle pour "Three Billboards", il déclare dans son discours "J'ai été dans plein de films indépendants, c'est sympa de jouer dans un film que les gens voient", provoquant les rires du public. Le film, signé Martin Mcdonagh, signera d'ailleurs la consécration pour Sam Rockwell, qui gagnera cette même année un Oscar, un BAFTA et un Film Independant Spirit Award pour son rôle de Jason Dixon, un policier de petite ville, sot et raciste.


Des rôles d'ordure que l'on arrive pas à détester


Et ce type de personnage, l'acteur le connaît bien. Est-ce dû à une gueule de l'emploi ou à une appétence à jouer les bigots tantôt rustres tantôt cinglés ? Peut-être un peu des deux. Quoiqu'il en soit, on ne compte plus le nombre de fois où Sam Rockwell a joué les "raclures" à l'écran (mais on citera au hasard "La ligne verte", "The Best of Enemies" ou encore "Jojo Rabbit"). Pourtant, grâce à un tour de passe-passe dont l'acteur a le secret, la noirceur de ses personnages se voit toujours nuancée par une espèce d'énergie enfantine, un enthousiasme solaire qui se manifeste par-ci par-là, ne donnant d'autre choix au public que d'apprécier, un peu malgré lui, l'individu. Attiré par les "personnages incroyablement imparfaits", comme il l'explique à Sharp Magazine, Sam Rockwell "veut simplement faire son travail et leur trouver un peu d'humanité", au mépris de leur médiocrité. Il est peut-être là, le secret.


Tantôt barbare tantôt attachant, il serait vain d'affirmer que Sam Rockwell ne tire pas un minimum son charisme de ses talents de danseur. Car oui, pour celles et ceux qui n'auraient jamais vu le comédien à l'œuvre, il n'est pas rare pour ce dernier de lâcher quelques petits pas de danse dans ses films, accessoirement suivis d'un grand écart qui calme tout le monde. On citera notamment "Moon", "Confessions of a dangerous mind", "The way, way back" ou encore "Charlie's Angels"(le VRAI film avec Cameron Diaz, Drew Barrymore et Lucy Liu, pas la version de 2019), dans lequel il démontre son groove sur "Got to give it up" de Marvin Gaye puis plus tard dans sa forteresse maléfique sur le rythme de "Simon Says" par Pharoahe Monch. Culte.


Acteur hors pair, danseur honnête et visage familier, tel est l'humble crédo de Sam Rockwell, l'oscarisé.




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